Le 9 Octobre, le Prix Nobel de littérature a été décerné à Patrick Modiano, pour son art de la mémoire...
Quelle jolie surprise !
C'est en 1985 que je découvris l'écrivain, en poussant la porte de sa magnifique "Villa Triste", avant de parcourir avec bonheur la "rue des boutiques obscures".
J'étais alors en Hypokhâgne et les phrases de Modiano me giflèrent comme des embruns d'hiver.
Plus que l'art de la mémoire, c'est son art du non langage, de la description du rien, de la vacuité de l'existence, de l'émotion, du flou précis, des mots inachevés qui me frappèrent alors.
«Presque rien. Comme une piqûre d’insecte qui vous semble d’abord très légère. Du moins est-ce ce que vous dites à voix basse pour vous rassurer. Le téléphone avait sonné vers quatre heures de l’après-midi…» (in "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier")
Merci pour ce bel hommage rendu à l'aquarelliste du souvenir qui a toujours eu tant de mal à poser les mots lorsqu'il fallait les dire.
Peut-être parce que la peinture ne se dit pas.