"Parce que j’étais sans voix
Sans voix.
Sans mots.
Sans larmes.
Hébétée.
En colère.
Avec ce putain goût de forge dans la bouche.
C’est ce que j'ai répondu à mon fils de 13 ans hier, lorsqu'il m'a demandé pourquoi cette fois, je n'avais rien écrit.
Il a dit c'est dommage.
Alors j’ai repris le chemin des mots.
Ce que nous venons de vivre n'a rien d'une catastrophe naturelle. Ce n’est pas un tsunami. C'est une catastrophe contre nature.
C’est un ouragan de folie assassine.
Comment lutte-t-on contre cela ?
Car enfin, quelle religion peut s'enorgueillir de cracher au visage de la liberté, de barder des mômes d'explosifs pour les convaincre de courir vers la mort en souriant ?
Au nom de quel Dieu peut-on brandir avec fierté l'étendard de la barbarie, de l’obscurantisme, de l’infamie?
Certainement pas au nom de celui dont vous vous réclamez, pas plus que d'aucun autre, vous, les escrocs de Dieu, les criminels de Daesh.
Alors bien sûr, nous allons enterrer nos morts.
Bien sûr Suzon, Lamia, Pierro, Matthieu, Hugo, et tous les autres vont nous manquer.
Terriblement.
Et nous allons allumer des bougies.
Et pleurer.
Et faire crouler la république sous les fleurs,
en hommage à tous ceux qui sont morts au nom de votre connerie. Juste parce qu’ils aimaient la vie.
Mais c’est promis, croix de bois, croix de fer, on va se relever.
Et on va continuer à user les zincs des terrasses en levant nos verres à ras-bord de vin au ciel, à applaudir les musiciens endiablés sur les scènes de rock, à regarder des films pleins d’humains qui ont des formes et des seins et des fesses, à rire de tout, à voir la vie en rose, à bannir les grillages noirs, à s'embrasser dans les jardins de la République, à s’aimer.
A aimer.
Et à vous combattre.
Jour après jour, les pigeons de Paris laveront de leur fientes le sang que vous avez versé pour rien, jusqu’à le recouvrir.
De blanc.
De la couleur des âmes innocentes que vous avez lâchement assassinées.
Une chose est sûre, sombres illuminés, vous n’éteindrez jamais les lumières de Paris.
Parce que, Daesh et consorts, on vous emmerde.
Vive la Liberté, Vive la Démocratie, Vive la France !
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